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LA CRONICA MUNDI
bibliothèques publiques. Ainsi l’Université de Leipzig
conserve 70 ouvrages édités par Koberger, tandis qu’elle n’a
que 67incunables des autres éditeurs nurembergeois réunis.
La bibliothèque de Saint-Gall n’a pas moins de 60 Koberger.
À partir de 1480, Anthony est devenu le plus important
iditeur de l’Allemagne et son activité productrice dépasse
même celle du fameux Schœffer, le collaborateur de Guten-
berg.
Nous renvoyons le lecteur, pour le catalogue complet des
éditions de la maison Koberger, au livre si consciencieux de
M. Hase (1) ; nous nous bornons à signaler, dans les divers
genres, celles qui semblent avoir eu le plus de succès. On a
attribué à Anthony l’ancien, antérieurement à 1473, la publi-
cation de plusieurs ouvrages, parmi lesquels un psautier
latin, les Sermons de Jacques de Voragine, les Facéties du
Pogge, et un Abrégé de la philosophie platonicienne par
Alcinoüs. Mais, nous l’avons dit, les débuts d’Anthony ne
peuvent être datés d’une façon certaine que de l’année 1473.
À partir de cette époque, soit qu’il imprime lui-même, soit
qu'il ait recours aux presses du bâlois Amerbach, du lyonnais
Clein ou de quelques autres, il déploie une activité qui va
croissant jusqu’au commencement du xvre siècle. Les livres
qu’il édite de préférence sont les ouvrages de théologie ou
de dévotion mystique, les principaux monuments de la
scolastique, et les traités de droit canonique et de droit
civil. À peine ajoute-t-il à cet ensemble un peu sévère
quelques rares classiques. Il inaugure son « règne » par la
publication d’un livre très recherché alors, le De consola-
fione philosophiæ de Boèce, avec les commentaires de saint
Thomas d'Aquin, in-folio dont le succès fut si rapide qu’il
en donna, dès 1476, une réimpression suivie de plusieurs
autres à intervalles assez rapprochés. Duns Scot et son
(1) Pages 445-454.