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LA CRONICA MUNDI
d’eux (1462) figure dans l’administration de la ville. On trouve
encore un Reinhart Koberger reçu en 1483 dans la corpo-
ration des boulangers. Les branches nombreuses de cette
famille s’étaient répandues dans les divers quartiers de
Nuremberg, surtout dans ceux de Saint-Laurent et de Saint-
Sebald. Tous étaient boulangers. Par quelle transition cette
famille fut-elle amenée à abandonner sa profession hérédi-
taire pour fonder la plus puissante maison de librairie de
l’Allemagne d’alors? On sait seulement que, dès 1485, un
Martin Koberger est cité dans les registres de la ville comme
imprimeur, sans que son nom ait laissé de traces durables.
Est-ce à l’école de ce Martin que se forma celui qui devait
porter si haut la gloire de la famille, Anthony Koberger ?
On n’a que peu de renseignements sur ses premières années.
L'époque de sa naissance n’est connue qu’approximativement
(144. ?). Le premier livre publié par lui avec date certaine est
de 1473. À partir de cette année, Anthony déploie une activité
infatigable qui, en lui assurant le premier rang parmi les
libraires de l’Allemagne, lui donne en même temps une haute
situation dans sa ville natale. En 1498, Neudorffer, malheu-
teusement trop sobre d’informations, nous apprend qu’An-
thony Koberger employait vingt-quatre presses et avait à
son service plus de cent ouvriers, tant imprimeurs que
relieurs. Soit à Nuremberg, soit dans ses succursales alle-
mandes ou étrangères, il ouvre seize magasins bien garnis
de livres. Il ne néglige rien pour la bonne exécution des
volumineux ouvrages qui sortent de sa librairie ; il acquiert
à grands frais plusieurs manuscrits d’un même livre (qua-
lorze pour une seule publication), les recueillant dans toute
l’Allemagne et même en France et en Angleterre. Il s’assure
le concours des meilleurs correcteurs, parmi lesquels Hans
Amerbach, et fait revoir l’édition latine de la Cronica par les
spécialistes les plus compétents.
En 1498, il devient membre du Grand Conseil et figure
parmi les erbaren (honorables), classe de citoyens qui, sans