LA CRONICA MUNDI
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faire partie du patriciat, étaient comptés au nombre des
premiers de la cité. Son nom et ceux de ses enfants se lisent
sur les lettres d'invitation aux fêtes de l’Hôtel de ville.
Deux fois marié et père de vingt-cinq enfants, il unit plu-
sieurs de ses filles aux membres les plus honorés du patri-
ciat nurembergeois.
On le voit louant pour son commerce de librairie, en 1470,
une importante maison qu’il acheta plus tard, ainsi que
plusieurs immeubles voisins; il acquiert encore, de la
famille Muffel, une autre maison pour 2,800 florins, et s’il
était vrai, comme le dit Aeneas Sylvius, que «les rois d’Ecosse
voudraient être logés aussi bien que la moitié des bourgeois
de Nuremberg », la possession de si nombreux immeubles
donne une haute idée de l’opulence d’Anthony Koberger.
Sa réputation, soit dans toute l’Allemagne, soit à l’étranger,
n’était pas au-dessous de sa fortune. Il est en relations avec
les humanistes les plus fameux de l’époque, Pirckheimer,
conrad Celtes, Scheurl, Hartmann Schedel, Lazarus Spengler,
peut-être même avec Reuchlin, Ulrich de Hutten et Melan-
chton. Enfin Luther écrit à Lazarus Spengler (1525), l’habile
et influent secrétaire du Conseil de Nuremberg, pour le
charger de proposer aux Koberger d’éditer ses œuvres à
Wittenberg même, où ils établiraient une maison de vente.
Ces négociations n’aboutirent pas.
Anthony Koberger n’est pas en moins bons rapports avec
les principaux imprimeurs de son temps. Il fait travailler
pour son compte plusieurs imprimeurs de Bâle, et surtout
le célèbre Hans Amerbach, avec lequel il entretient une
longue correspondance qui témoigne de la sûreté de leurs
relations commerciales et de leur cordiale intimité. Jodocus
Badius le proclame « le prince des libraires et des plus
aonorables et fidèles commerçants, le sanctuaire de toute
Jonnêteté et justice. » Toutes les lettres qu’il échange avec ses
nombreux correspondants révèlent en lui un homme entre-
prenant, au coup d’œil juste, fidèle à ses engagements, très