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LA CRONICA MUNDI
la fuite en Égypte ; la présentation au temple ; les miracles
du Christ; Jésus et la Samaritaine; la tentation; la Cène et la
trahison de Judas; les diverses phases de la Passion, et
la glorification du Christ. À la fin de l’ouvrage, un certain
nombre de bois offrant, dans une antithèse suivie, les joies
des souverains juifs en regard des souffrances du Christ :
ainsi, Salomon entrant à Jérusalem avec l'appareil de la
victoire, et Jésus sortant de la ville, courbé sous la croix ;
la belle Abisag réchauffant la vieillesse de David, et le Christ
nu, grelottant sur le Calvaire ; Salomon se livrant aux plai-
sirs de la table avec ses femmes et ses amis, et le Christ,
sur la croix, souffrant de la soif. Enfin, quelques composi-
ons allégoriques.
Ces compositions, dont la valeur se soutient avec une
sgalité qui accuse la conception et la main d’un seul et
même dessinateur, sont d’une exécution fort inégale prove-
nant des diversités de la taille sur bois. Toutes sont de
Wolgemut, qui en a signé quelques-unes seulement, et encore
de marques qui laissent place à plus d’un doute. La planche
19 offre un grand W très historié qu’on aperçoit sur la
bannière d’un porte-drapeau à cheval derrière Jephté; au
folio 27, sur le drapeau que tient un des adorateurs de
l’idole, une lettre qui, vue d’un côté, semble un M, et de
l’autre,un W; au feuillet 48, des W sur le haut des deux
mâts du bateau ballotté par la tempête ; au feuillet 58, qui
représente la révolte des Juifs, sur la banderole qui sur-
monte une des tentes, un W tronqué par le graveur ; au
feuillet 73 (Ecce homo), un W sur un drapeau ; au feuillet 80
entrée de Salomon à Jérusalem), un W inscrit sur un petit
drapeau, entre deux autres drapeaux qui portent, l’un la
première, l’autre la dernière lettre de l’alphabet.
Ce W plusieurs fois répété est-il réellement la signature de
Michel Wolgemut? On doit le croire, sans hasarder une
affirmation téméraire. Quoi qu’il en soit, toutes ces compo-
sitions, si on les rapproche des œuvres incontestées du