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LA CRONICA MUNDI
serviable, habile à découvrir les collaborateurs utiles et à
éventer les ruses des malhonnêtes gens. Un dernier et glo-
rieux témoignage vient s'ajouter à toutes ces preuves de la
haute honorabilité et de l’excellente réputation d’Anthony.
En 1500 (?), l'empereur Maximilien l’invita à publier, en
latin et en allemand, une double édition, avec gravures sur
bois, de Sainte Brigitte. Sa lettre, envoyée de Fribourg en
Brisgau, est conçue dans les termes les plus flatteurs.
Tous ces honneurs paraissaient justifiés par l’intelligente
activité et la probité reconnue d’Anthony. Du reste, lui-
même avait conscience de sa propre illustration ; à la fin
d’un Repertorium juris de Bertachini da Firmo, imprimé par
lui, il ne craint pas de se décerner un éloge plus mérité sans
doute que modeste : Completum et finitum in Imperiali urbe
Nurembergh, quam non solum reipublicae honestas : verum
stiam praefati Antonii imprimentis subtilitas reddit famosis-
simam. La gloire de Koberger rejaillissait sur Nuremberg !
Il est probable que, selon l’usage ordinaire de ces temps,
la famille d’Anthony était intéressée dans l’exploitation de
son commerce. Son principal auxiliaire, le second chef de la
puissante maison, son représentant attitré hors d’Allemagne,
est un de ses cousins, Hans Koberger. C’est lui qui fonde
les succursales de Paris et de Lyon et qui se charge de
répandre les publications de la maison en Angleterre, en
[talie et en Espagne. La succursale de Lyon projette même
une branche à Toulouse, comme en font foi les registres
d'impôts de la ville, sur lesquels figure à plusieurs reprises
un « Johan Colberga (Hans Koberger) (1), lybrair de Lyon »,
dont le commerce fut assez prospère pour que sa taxe primi-
tive ait été successivement augmentée (2).
(l) Hans, abréviatif de Johann.
(2) Les enlumineurs, les relieurs, les libraires et les imprimeurs de Toulouse
aux XV° ef xv1° siècles, par A. Claudin, dans le Bulletin du Bibliophile, jan-
vier-février 1893.