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LA CRONICA MUNDI 53
et théologiques; chassé de Florence par la faction des noirs, il
vint à l’université de Paris et comme il était très versé dans
la science poétique, il publia, dans sa langue nationale, un
ouvrage remarquable et divin sous le nom de Comédie, et
dans une contemplation profonde de toutes les choses
célestes, terrestres et infernales, singula quæœque historice,
allegorice, tropologice ac anagogice descripsit.» Comme tout
le Moyen-Age, Schedel exalte Dante au moins autant comme
théologien que comme poète. L'épitaphe envoyée par Jean de
Virgile pour être placée sur le tombeau du poète, son ami,
à Ravenne, vante aussi, avant toute chose, la science cano-
nique de l’auteur de la Divine comédie :
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THEOLOGUS DANTES, NULLIUS DOGMATIS EXPERS
QUOD FOVEAT CLARO PHILOSOPHIA SINU.….
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Il semble, en effet, que les contemporains du grand Alighieri
et plusieurs des générations suivantes aient été plus vivement
frappés de son savoir en matières religieuses que de son
incomparable génie poétique. A propos du séjour à Vérone de
Dante fugitif, Schedel rappelle les honneurs accordés au poète
par le fondateur de la maison de Scaliger, dont il fait un
grand éloge ; il le félicite d’avoir orné Vérone des plus beaux
édifices et nous parle avec admiration du premier de ces
lombeaux qui devaient perpétuer le nom de la famille : « On
lui éleva au-dessus des portes du temple un tombeau magni-
Âque orné de son image et d’une inscription. »
Pétrarque n’est point oublié : « d’un génie élevé et propre
à toutes les études bonnes et salutaires, porté surtout vers la
philosophie morale et la poésie… il était d’une apparence élé-
gante avec une certaine majesté naturelle, d’une taille
moyenne, ou un peu au-dessus de la moyenne, le visage plein,
les membres arrondis et, dans sa vieillesse, tendant à l’épais-
seur, le teint vif, tenant le milieu entre le blanc et le
brun, les yeux si percants que jusqu’à l’âge de soixante ans
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